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Le pouvoir serre la vis après les violents heurts du week-end

Hier, au lendemain de très violentes manifestations, le pouvoir iranien a procédé à de multiples arrestations au sein de l'opposition. Les heurts de ce week-end ont fait huit morts.

29 déc. 2009, 04:15

Le pouvoir iranien a resserré l'étau autour de l'opposition en procédant, hier, à des arrestations, au lendemain d'une des journées de manifestation les plus violentes depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, en juin. Un dernier bilan faisait état de huit morts dimanche.

Selon la chaîne en anglais de la télévision d'Etat Press-TV, citant le Conseil suprême de sécurité nationale (SNSC), huit personnes ont été tuées dans les manifestations de dimanche à Téhéran et dans plusieurs grandes villes d'Iran.

L'opposition a recensé cinq morts à Téhéran, dont quatre tués par balles. Après diverses fluctuations, ce chiffre semble avoir été finalement admis par les autorités, qui ont toutefois récusé toute responsabilité de la police et annoncé une enquête.

Parmi les victimes figure l'un des neveux de Mir Hossein Moussavi, rival malheureux du président Ahmadinejad à la présidentielle et devenu depuis l'un des leaders de l'opposition et la bête noire du pouvoir.

Cette mobilisation de l'opposition au président Ahmadinejad a été la plus massive et la plus sanglante depuis les grandes manifestations ayant suivi sa réélection, qui avaient fait 36 morts selon le gouvernement et 72 selon l'opposition.

Plusieurs personnalités proches du pouvoir ont appelé hier à intensifier la répression contre les principaux dirigeants de l'opposition, dont une quinzaine de personnalités de second plan ont été arrêtées dans la journée, selon plusieurs sites d'opposition. Parmi les personnes arrêtées figurent notamment deux proches de l'ancien président Mohammad Khatami, Morteza Haji, ancien ministre, et son adjoint Hassan Rassouli.

Trois des principaux conseillers de Mir Hossein Moussavi ont également été arrêtés. Le journaliste et défenseur des droits de l'homme Emadeddin Baghi et une dizaine d'activistes de l'opposition réformatrice ont aussi été appréhendés hier à Téhéran et Qom (sud de la capitale).

L'ancien ministre des affaires étrangères Ibrahim Yazdi, 78 ans, chef du petit Mouvement de libération de l'Iran (MLI) et figure de l'opposition libérale, a été lui aussi arrêté.

Plusieurs personnalités proches du pouvoir ont appelé à frapper directement les chefs de l'opposition. «Le moment est venu de convoquer devant la justice les chefs du mouvement hypocrite et de la conspiration, notamment Moussavi», a déclaré le chef de la Commission de la justice du parlement, l'hodjatoleslam Ali Shahrokhi.

L'ayatollah conservateur Ahmad Khatami, imam de la prière du vendredi à Téhéran, a appelé lui aussi la justice à cesser de «faire preuve de tolérance à l'égard des chefs de la conspiration», vocable désignant l'opposition.

Du côté de l'opposition, seul l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi s'est exprimé, pour dénoncer un pouvoir qui «envoie un groupe sauvage pour réprimer les gens». Des agents de sécurité ont perquisitionné hier les bureaux du magazine féminin «Irandokht», dirigé par l'épouse de Mehdi Karoubi, et ont saisi ses ordinateurs.

La répression des manifestations a été vivement critiquée à l'étranger. L'Union européenne (UE) a condamné la violence contre des manifestants qui «tentent d'exercer leur liberté d'expression», alors que la Russie, «inquiète», a appelé à la «retenue».

A Berne, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a dit prendre connaissance «avec inquiétude» des heurts violents qui ont opposé forces de sécurité et manifestants dimanche en Iran ainsi que des nombreuses arrestations. /ats-afp-reuters

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