Le président de la République portugaise s’y est résolu à contrecœur: mardi soir, Aníbal Cavaco Silva (Parti social-démocrate, PSD, centre droit) a finalement désigné le socialiste António Costa premier ministre. Plus exactement, il a «indiqué» son choix, selon le verbe, inusuel, qu’il a préféré utiliser pour souligner ses réticences, alors que la Constitution l’enjoint littéralement de «désigner» un chef de gouvernement.
Après avoir permis au premier ministre sortant, le conservateur Pedro Passos Coelho (PSD), de tenter, en vain, d’obtenir l’investiture d’un Parlement majoritairement à gauche et consulté 31 personnalités de la vie politique et sociale portugaise, Aníbal Cavaco Silva a constaté que le pays ne lui pardonnerait pas de convoquer de nouvelles élections. Avant de donner son feu vert, tout de même, le président a encore demandé à António Costa de s’engager par écrit à accepter six conditions, portant essentiellement sur le respect des engagements extérieurs du Portugal, qu’ils soient...