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La Russie s'en prend à l'Occident

29 déc. 2010, 10:59

La Russie a demandé hier aux Etats-Unis et à l'Europe de ne pas se mêler du procès de Mikhaïl Khodorkovski. Reconnu coupable lundi, l'ex-magnat du pétrole et contestataire du Kremlin attendait de connaître sa peine, alors que la longue lecture du jugement se poursuivait hier à Moscou, dans un contexte tendu. Les rues ont été fermées à 100 mètres de l'entrée du tribunal Khamovnitcheski. La veille, une bruyante manifestation de sympathisants de Mikhaïl Khodorkovski s'était soldée par 30 arrestations.

La justice russe énonce depuis lundi le jugement dans le deuxième procès de Mikhaïl Khodorkovski et de son principal associé Platon Lebedev. Les deux hommes ont été reconnus coupables du vol de millions de tonnes de pétrole et du blanchiment de 23,5 milliards de dollars.

La peine ne sera connue qu'à la fin, mais le jugement a d'ores et déjà provoqué un concert de critiques en Occident. Sur le plan diplomatique, Moscou a réagi fermement aux propos tenus lundi par Washington, Berlin et l'Union européenne. «Les tentatives de faire pression sur le tribunal sont inacceptables», a dit le Ministère des affaires étrangères. «Nous comptons sur chacun pour se mêler de ce qui le regarde - que ce soit ici ou sur la scène internationale», a ajouté le ministère. Et de démentir l'accusation que le procès soit symbolique d'une justice sélective, comme l'a sous-entendu le chef de la diplomatie allemande.

Dans le cas de Khodorkovski, «les chefs d'accusation sont graves (...) Aux Etats-Unis d'ailleurs, les accusés sont condamnés à la perpétuité» pour de tels crimes, selon le Ministère russe des affaires étrangères, qui cite «l'évasion fiscale» et le «blanchiment».

Le principal avocat de Khodorkovski, Vadim Kliouvgant, a dénoncé «le mensonge» et l'«incompétence» de la diplomatie russe, notant que son client n'était pas jugé «pour évasion fiscale» dans le deuxième procès. «Le ministère ignore aussi le fait que le tribunal énonce déjà le jugement du procès qui est terminé». Les Occidentaux ne peuvent donc plus influencer le tribunal, a relevé l'avocat.

Emprisonnés depuis 2003 et condamnés en 2005 à huit ans de prison pour escroquerie à grande échelle et évasion fiscale dans un premier procès, Khodorkovski et Lebedev encourent cette fois 14 ans de camp, requis par l'accusation. /ats-afp

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