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La Russie adopte une série de mesures de rétorsion économiques contre la Turquie

Le président russe Vladimir Poutine a signé samedi un décret adoptant un ensemble de mesures de rétorsion économiques. Il s'agit de sa réponse au crash d'un bombardier russe abattu mardi par l'aviation turque à la frontière syrienne.

28 nov. 2015, 21:18
Plusieurs mesures vont être appliquées pour les turcs en Russie depuis le 1er janvier, suite au bombardement de l'avion russe mardi, à la frontière turco-syrienne.

Ces mesures préparées par le gouvernement russe, "visant à assurer la sécurité nationale et celle des citoyens russes", comprennent l'interdiction des vols charters entre la Russie et la Turquie, l'interdiction aux employeurs russes d'embaucher des travailleurs turcs ou encore l'interdiction des importations de certaines marchandises turques, selon le texte du décret publié par le Kremlin.

A partir du 1er janvier 2016, les employeurs russes "ne pourront plus recruter du personnel (...) parmi les citoyens de la République de Turquie", note le décret, qui limite aussi la possibilité pour les "organisations sous juridiction turque" de travailler sur le territoire russe.

Le texte prévoit également, sans donner de date, "l'interdiction ou la limitation (...) des importations de certains types de marchandises venant de la République turque", d'après une liste définie par le gouvernement russe dont la composition n'a pas été rendue publique.

Davantage de contrôles
Selon le service de presse du Kremlin, cité par les agences russes, M. Poutine a chargé son gouvernement "de définir une liste de biens et de services auxquels les mesures économiques (...) ne s'appliquent pas".

Le président russe a en outre "demandé au gouvernement russe (...) de prendre des mesures pour une interdiction du transport aérien charter entre la Russie et la Turquie", tandis que les tour-opérateurs russes devront "s'abstenir de proposer aux citoyens russes des produits impliquant une visite sur le territoire de la Turquie". Les compagnies aériennes turques devront par ailleurs se soumettre à davantage de contrôles sur le territoire russe, "pour des raisons de sécurité".

Grave crise
Le décret officialise aussi le rétablissement du régime des visas pour les Turcs, annoncé vendredi par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Les relations entre Ankara et Moscou traversent une grave crise depuis que l'aviation turque a abattu mardi un chasseur-bombardier russe Sukhoï 24 à sa frontière avec la Syrie.

Furieuse, la Russie accuse depuis l'incident la Turquie d'avoir partie liée avec l'organisation Etat islamique (EI) et exige des excuses, que le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ores et déjà exclu de présenter.

Mise en garde de la Turquie
La Turquie recommande à ses citoyens d'éviter tout déplacement non urgent en Russie. Selon le ministère turc des Affaires étrangères, cette mise en garde lancée en raison des "difficultés que rencontrent les citoyens turcs qui voyagent ou qui résident" en Russie, restera valable "jusqu'à ce que la situation se clarifie".

Parallèlement, le président turc s'est dit samedi "attristé" par l'incident aérien, affirmant lors d'un discours à Burhanye (ouest) qu'il aurait "préféré que cela n'arrive pas".

Il avait vendredi exprimé le souhait de rencontrer en "face à face" son homologue russe au sommet sur le climat qui s'ouvre lundi à Paris. Mais M. Poutine ne semble pas enclin à relâcher la pression sur la Turquie.

Tirs en Syrie
L'armée syrienne a pour sa part affirmé samedi que la Turquie avait récemment accru ses fournitures d'armes, de munitions et d'équipements aux organisations rebelles qu'elle qualifie de terroristes en Syrie. Dans un communiqué, l'état-major syrien affirme que ces fournitures d'armes ont été effectuées par la Turquie sous le couvert d'une assistance humanitaire.

Le communiqué ajoute que la Turquie a effectué une série de tirs de mortier sur les positions de l'armée syrienne vendredi soir.

Sur le terrain, une personne a été tuée et trois autres blessées dans une attaque à la roquette tirée par des groupes rebelles contre le quartier de Bab Touma à Damas, a indiqué samedi l'agence syrienne Sana.

Dans la même journée, les forces du régime ont tiré des obus sur le quartier rebelle d'Al-Qaboun situé à la limite nord-est de Damas, faisant au moins 27 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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