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La Grèce dans la rue avant un vote crucial

Une grève des transports publics de 24 heures ainsi qu'une manifestation de plusieurs milliers de personnes ont eu lieu hier à Athènes pour protester contre l'austérité prévue dans le budget 2011. Le Parlement grec devait voter tard en soirée sur ce point très sensible.

23 déc. 2010, 16:59

Plus de 2000 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville et jusqu'au Parlement, scandant des slogans hostiles à l'Union européenne (UE) et au Fonds monétaire international (FMI) et contre les mesures de rigueur. Les manifestants s'étaient réunis à l'appel du syndicat communiste Pame et des unions des transports urbains et des éboueurs.

«Non aux bénéfices des capitalistes, la loi est le droit des travailleurs», ont scandé ces manifestants. «On n'en peut plus», ont crié trois mille autres réunis devant le Parlement. La participation était légèrement inférieure aux précédentes journées de mobilisation.

En parallèle, les syndicats des sociétés des transports en commun d'Athènes - bus, trolley, métro, tramway -, ont observé une grève de 24 heures. Il s'agissait de la quatrième de ce type depuis le début du mois de décembre.

Les grandes centrales syndicales du privé (GSEE) et du public (Adedy) ont quant à elles observé hier après-midi un arrêt de travail de trois heures pour protester contre «les mesures injustes» et la rigueur.

Ces manifestations intervenaient quelques heures avant le vote par le Parlement du budget 2011 qui prévoit plus de 14 milliards d'euros d'économies. Cette politique d'austérité est menée conformément au prêt de 110 milliards d'euros (137 milliards de francs) sur trois ans accordé par l'UE et le FMI. Le prêt doit aider la Grèce à redresser ses comptes publics et éviter à la zone euro une contagion de la crise de la dette souveraine. Le gouvernement socialiste de George Papandréou prévoit pour 2011 de nouvelles hausses d'impôts et des baisses de salaires dans les entreprises publiques, notamment dans le secteur des transports.

Le gouvernement dispose d'une majorité absolue au parlement. Le budget devait donc être adopté malgré le mécontentement croissant dans les rangs du Pasok, le parti de George Papandréou. Depuis l'accord conclu en mai avec l'UE et le FMI, le premier ministre a exclu des rangs de la majorité quatre élus s'étant opposés publiquement à sa politique d'austérité.

Le gouvernement a ainsi réduit d'environ 15% les salaires des fonctionnaires, repoussé l'âge de la retraite, gelé le montant des pensions versées aux retraités et effectué des coupes dans les dépenses publiques. Il n'est en revanche pas parvenu à augmenter autant qu'il l'espérait les rentrées fiscales, malgré une hausse de la TVA.

L'UE et le FMI ont salué les efforts déjà effectués. Ils ont cependant contraint le gouvernement d'accélérer les réformes structurelles qui constituent la condition pour le déblocage de la quatrième tranche du prêt. Celle-ci s'élève à 15 milliards d'euros et est prévue au mois de février.

Le budget voté hier soir prévoit une nouvelle réduction du déficit à 7,4% du produit intérieur brut (PIB) - contre 9,4% actuellement - après la baisse de six points effectués en 2010. La dette publique doit atteindre 152,6% du PIB.

En raison notamment de cette rigueur, l'économie grecque devrait se contracter d'environ 3% en 2011 après une baisse de 4,2% en 2010. Le taux de chômage devrait atteindre un niveau record, à 14,6%, après 12,1% cette année. Pour les observateurs, les mesures prévues dans le budget 2011 affaibliront un peu plus l'économie du pays sans lui garantir pour autant d'échapper à une restructuration de sa dette. /ats-afp

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