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L'Union Européenne prête à exempter les Turcs de visas, la Suisse devrait suivre

Mercredi, l'Union Européenne a ouvert la voie à l'exemption de visas pour les Turcs, à condition qu'Ankara respecte cinq conditions d'ici juin. Si cette abrogation se fait, la Suisse devrait probablement la suivre.

04 mai 2016, 18:45
En outre, tout ressortissant turc exempté de visa ne pourra entrer dans l'Union européenne que muni d'un passeport biométrique. (Illustration)

La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à une exemption de visas pour les Turcs voyageant dans l'espace Schengen. Elle n'est pas pour autant acquise. Ankara en avait fait une condition pour continuer d'appliquer son accord migratoire controversé avec l'UE.

Pour des raisons de politiques intérieures, le gouvernement turc menace, s'il n'obtient pas cette exemption, de remettre en cause son pacte migratoire du 18 mars avec l'UE, prévoyant le renvoi en Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques.

Série de 72 critères

Attendue au tournant, aussi bien par Ankara que par des Etats membres inquiets, la Commission a bien proposé mercredi d'intégrer la Turquie dans la liste des pays exemptés de visas" pour les courts séjours (90 jours maximum) dans l'espace Schengen, dans le cadre familial, de voyages d'affaires ou touristiques.

Mais elle a assorti son avis favorable de conditions encore à remplir: parmi une série de 72 critères pour rendre cette mesure possible, Ankara doit encore en respecter cinq "d'ici à la fin juin", a expliqué le vice-président de la Commission Frans Timmermans.

Ces critères concernent notamment la lutte des autorités turques contre la corruption, la négociation d'un accord avec Europol ou encore une révision de la législation du pays sur le terrorisme. En outre, tout ressortissant turc exempté de visa ne pourra entrer dans l'Union européenne que muni d'un passeport biométrique.

La Suisse devrait suivre

Si cette exemption turque se concrétise, la Suisse en fera probablement autant. Membre de l'espace Schengen, elle a déjà entériné toutes les abrogations de visa prises par l'UE. La Suisse disposera alors de 30 jours pour adapter ses bases légales ou informer l'Union européenne si elle accepte cette suppression. Contrairement à l'UE, la Suisse n'a cependant pas encore conclu d'accord de réadmission avec la Turquie.

Mais même en cas de feu vert complet ultérieur de la Commission, l'exemption ne sera pas acquise: le Parlement européen et les Etats membres auront encore leur mot à dire, dans un contexte de méfiance vis-à-vis du régime turc.

Sans attendre, Ankara s'est toutefois félicité de la décision de la Commission qui, selon le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, ouvre "une nouvelle page" dans les relations entre l'UE et la Turquie.

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