Le médiatique imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, 58 ans, est invité mercredi au Centre islam et société, à Fribourg*. Erigé en interlocuteur du gouvernement, l’ex-président de l’Association des imams de France pose un regard sans concession sur les musulmans, appelant à un renouveau de l’islam. Mais le théologien franco-marocain n’a pas toujours eu une approche aussi réformiste.
Vous étiez qualifié de conservateur à l’époque. Comment expliquez-vous ce virage à 180 degrés?
L’islam passe par l’humain, nous ne sommes pas une religion d’un pape ou d’une Eglise. Et c’est le propre de l’homme d’évoluer.
J’étais venu en France pour étudier la biologie. Je me suis retrouvé dans une petite mosquée, à enseigner la langue arabe aux enfants. Je suis devenu imam par accident. Je n’ai pas grandi dans un environnement religieux, ni fait d’études théologiques. Je me suis donc plongé dans l’immense corpus du savoir musulman, après m’être converti à l’âge...