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L'exécution d'un Britannique scandalise Gordon Brown

La Chine a exécuté hier un Britannique condamné pour trafic de drogue. La Grande-Bretagne a fustigé l'exécution de son ressortissant âgé de 53 ans, dont ses proches affirment qu'il souffrait de troubles bipolaires et de crises de délire.

30 déc. 2009, 04:15

Selon l'agence Chine Nouvelle, Akmal Shaikh a été exécuté par injection létale à Urumqi, la capitale du Xinjiang. Il est le premier Européen à être exécuté en Chine depuis 58 ans, a indiqué Reprieve, une ONG d'aide juridique basée à Londres.

Le premier ministre britannique Gordon Brown, qui a été le premier à annoncer l'exécution, a immédiatement condamné celle-ci alors que des démarches diplomatiques de la dernière heure avaient été menées. «Je suis scandalisé et déçu que nos demandes persistantes de clémence n'aient pas été exaucées», a déclaré Gordon Brown.

Le premier ministre britannique s'est dit «particulièrement réoccupé par le fait qu'aucune évaluation de la santé mentale (du condamné) n'ait été menée», avant de présenter ses «condoléances» aux parents et amis d'Akmal Shaikh.

Le ministère britannique des affaires étrangères a convoqué l'ambassadrice de Chine à Londres.

Pékin a vivement réagi aux propos de Gordon Brown. «La justice chinoise a géré (ce cas) en stricte conformité avec la loi», a assuré un porte-parole du ministère des affaires étrangères. Selon lui, «la Chine a pleinement respecté les droits de recours de l'accusé».

«Nous exprimons notre fort mécontentement et notre opposition aux accusations britanniques», a ajouté le porte-parole, qui a appelé Londres à «ne pas créer de nouveaux obstacles» dans les relations bilatérales.

Hier matin, la Cour suprême chinoise avait donné le feu vert à l'exécution en rejetant l'argument de troubles psychiques. «L'enquête de la Cour montre que rien ne permet de soupçonner une maladie mentale chez Akmal, en conséquence la demande (de clémence) n'est pas acceptable», a estimé la Cour.

Pourtant, selon plusieurs témoignages recueillis par Reprieve, Akmal Shaikh était un homme souffrant de graves troubles psychiatriques.

L'Union européenne (UE) a vivement condamné cette exécution. Bruxelles a exhorté Pékin à abolir la peine de mort.

Akmal Shaikh, père de trois enfants, était un Londonien arrivé en Chine après une errance en Pologne, était obsédé par l'idée de faire une carrière internationale avec une chanson qui apporterait la paix dans le monde. On peut l'entendre chanter sur YouTube «Come Little Rabbit» (Viens petit lapin), une chanson qui témoigne de son déphasage après l'échec de son mariage en 2001.

Un Britannique qui l'a connu à Varsovie, a raconté à Reprieve que c'était un homme «très, très malade». «Il souffrait clairement de crises de délire et il m'a semblé qu'il était gravement maniacodépressif (...) il vivait dans un monde d'illusions, on avait du mal à savoir ce qui était imaginé et ce qui était la réalité quand il parlait».

Shaikh avait été arrêté en septembre 2007, à Urumqi, en possession de quatre kilos d'héroïne. Sa famille assure que des criminels ont profité de sa vulnérabilité psychologique pour lui faire transporter de la drogue lors d'une escale au Tadjikistan. Il avait été condamné en décembre 2008 et ses appels ont été rejetés.

Lundi, la Grande-Bretagne avait lancé un ultime appel à la clémence aux autorités chinoises. Deux de ses cousins l'avaient rencontré dans sa prison et avaient déposé un ultime recours en grâce. Après l'exécution, sa famille a fait part de «son chagrin» face à l'inflexibilité chinoise et a remercié tous ceux qui s'étaient mobilisés pour lui à travers Facebook. /ats-afp-reuters

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