Mathieu Guidère, professeur à l’Université de Paris et auteur de «La guerre des islamismes» (Gallimard), revient sur la menace terroriste qui pèse sur l’Espagne. Interview.
Pourquoi l’Espagne a-t-elle été prise pour cible?
Depuis le dernier attentat à Madrid en 2004, l’Espagne était épargnée, car elle avait tiré les leçons de ces attaques. Quand elle intervenait dans des pays musulmans comme l’Irak à l’époque, il pouvait y avoir des représailles importantes. Le gouvernement espagnol de l’époque s’était alors retiré de l’Irak et avait décidé de ne plus intervenir dans les pays musulmans. En 2016, sous la pression de la France, l’Espagne est toutefois entrée dans la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Même si c’est un engagement mineur (réd: au niveau humanitaire), elle a surmédiatisé son action, en annonçant qu’elle allait éradiquer le terrorisme. C’était une erreur.
Et depuis, le pays est-il menacé directement par l’EI?
Oui, et même...