La Lombardie et la Vénétie organisent dimanche un référendum pour réclamer davantage d'autonomie à Rome. Longtemps passé inaperçu, ce scrutin prend une teinte particulière après le vote d'autodétermination de la Catalogne, en Espagne.
Souhaitez-vous que votre région dispose de "formes supplémentaires et conditions particulières d'autonomie"? C'est à cette question que les électeurs lombards et vénitiens sont appelés à répondre de 07h00 à 23h00. Les sondages donnent une nette avance au oui, mais la vraie inconnue reste la participation.
Ces deux régions parmi les plus riches d'Italie représentent 30% du PIB du pays. Elles figurent aussi parmi les plus "vertueuses" en matière d'endettement, de dépenses publiques par habitant et du fonctionnement du système de santé.
Elles présentent à elles deux un solde fiscal - différence entre ce que les habitants versent comme taxes et impôts et reçoivent comme dépenses publiques - de quelque 70 milliards d'euros. Une somme colossale dont les présidents des régions Lombardie, Roberto Maroni, et de Vénétie, Luca Zaia, membres de la Ligue du Nord (extrême droite), entendent réclamer la moitié à Rome si les électeurs sont assez nombreux à voter oui.
Prévu par la constitution
Ils estiment en effet que cet argent est mal utilisé par Rome et pourrait l'être de manière beaucoup plus efficace, y compris via des partenariats entre régions.
Ils comptent aussi obtenir des compétences supplémentaires dans les infrastructures, la santé ou encore l'éducation, et même des pouvoirs réservés à l'Etat en matière de sécurité et d'immigration, thèmes chers à la Ligue du Nord, mais qui nécessiteraient une modification de la constitution.
Contrairement à la Catalogne, ce référendum consultatif est prévu par la constitution italienne.