Au moins 41 personnes, dont 13 étrangers, ont été tuées et 239 blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport Atatürk d'Istanbul. Des images choc de cette attaque, qui semble porter la marque du groupe Etat islamique (EI), ont été diffusées.
Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier dans la métropole turque, déjà visée trois fois cette année. La Turquie a décrété ce mercredi jour de deuil national.
Le gouvernorat de la première mégapole de Turquie a annoncé mercredi que 13 ressortissants étrangers avaient été tués et que 130 blessés étaient toujours hospitalisés. D'après un responsable turc, 5 Saoudiens, 2 Irakiens, un Tunisien, un Ouzbek, un Chinois, un Iranien, un Ukrainien et un Jordanien figurent parmi les 13 étrangers tués.
Selon les autorités turques, il n'y a pas de ressortissants suisses parmi les morts ou les blessés, informe le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
VIDÉO. Attentat en #Turquie : Au moins 28 morts à l'aéroport #Atatürk d'#Istanbul https://t.co/9FtIGueDqE
— FRANCE 24 Vidéos (@F24videos) 28 juin 2016
Trois kamikazes
Mercredi en fin de matinée, aucune précision n'avait été fournie sur la nationalité des assaillants. "Trois kamikazes ont mené une attaque", avait indiqué dans la nuit Vasip Sahin, le gouverneur d'Istanbul, aux journalistes.
Des photos et vidéos choc diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique.
Attentat à #Istanbul : les violentes explosions filmées par la caméra de vidéosurveillance de l'aéroport.https://t.co/qxDd3VC1nS
— francetv info (@francetvinfo) 29 juin 2016
Sur l'une des vidéos saisissantes, l'un des kamikazes apparaît au sol, blessé par un tir de policier, se tordant avant de déclencher sa ceinture d'explosifs.
Mode opératoire connu
Des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22h00 (21h00 en Suisse). Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter.
Le mode opératoire rappelle les attentats djihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre 2015 (130 morts) et à Bruxelles (32 morts dans le métro et à l'aéroport) en mars dernier.
Annonçant un premier bilan de 36 morts dans la nuit, le Premier ministre Binali Yildirim, venu sur place d'Ankara, avait estimé que "les indices point(ai)ent Daech" (acronyme arabe de l'EI).
Reprise du trafic
Tous les vols ont été suspendus quelques heures au départ de cet aéroport, le plus grand de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre. Une partie des dégâts ont été réparés très rapidement et, mercredi, l'enregistrement des passagers n'était quasiment pas perturbé.
La compagnie Swiss annonce pour sa part que ses vols à destination et au départ d'Istanbul reprendront jeudi.
L'aéroport de Bruxelles a tweeté ses condoléances: "Nos pensées aux victimes de l'attaque de @istanbulairport".
Our thoughts are with the victims of the attacks at @istanbulairport. We wish them, their relatives & all airport staff strength & courage.
— Brussels Airport (@BrusselsAirport) 28 juin 2016
Climat d'insécurité
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé la proximité présumée du régime islamo-conservateur du président Erdogan avec l'EI en Syrie voisine. Cette thèse est toujours démentie par les dirigeants au pouvoir en Turquie.
Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité.