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Enlisé dans le scandale des airbags, Takata met la clé sous la porte

Le n°2 mondial des airbags dépose le bilan, après le scandale des airbags. Au moins 16 morts sont attribués à l'affaire. L'équipementier japonais laisse 8,5 milliards de dette.

26 juin 2017, 14:48
Au total, quelque 100 millions d'airbags sont concernés dans le monde.

Le dépôt de bilan de l'équipementier automobile japonais Takata, qui laisse derrière lui plus de 1000 milliards de yens (8,5 milliards de francs) de dette, marque la plus retentissante faillite d'un industriel dans l'histoire du Japon d'après-guerre.

Takata a été fondé en 1933 dans la préfecture de Shiga (ouest) par Takezo Takada, grand-père de l'actuel PDG Shigehisa Takada. Il a débuté dans l'industrie textile et a conçu des bouées de sauvetage avant de se tourner vers l'automobile dans les années 1950.

S'inspirant des Etats-Unis, il développe alors des ceintures de sécurité en utilisant la technologie des parachutes. Il sera le premier au Japon à commercialiser des ceintures à deux points en 1960.

Dans les années 1970, il propose des sièges auto pour enfants, puis en 1987 c'est au tour des airbags qu'il produit initialement pour Honda Motor avant d'étendre sa toile à d'autres constructeurs.

Devenu un des premiers groupes mondiaux sur le marché des coussins et ceintures de sécurité dont il détenait 20% avant le scandale, Takata compte aujourd'hui quelque 46'000 employés et 56 usines dans 20 pays pour un chiffre d'affaires de 663 milliards de yens en 2016/2017, dont près de 90% réalisés à l'étranger. Il compte 571 fournisseurs au Japon pour un effectif de 60'000 salariés, selon la société d'analyse Teikoku Databank.

Dans les années 2000, Takata commence à utiliser dans ses airbags un nouvel agent chimique, le nitrate d'ammonium. Mais, sans agent desséchant, il est incapable d'absorber l'humidité, ce qui peut conduire au fil du temps et dans des conditions climatiques extrêmes à sa dégradation et à de dangereuses explosions, avec projection de fragments sur le conducteur ou le passager.

Takata est accusé d'avoir longtemps tenté de dissimuler le problème, plaçant les bénéfices devant la sécurité des automobilistes.

Honda, premier client de l'équipementier, lance un rappel dès 2008, mais ce n'est qu'en 2014 que l'affaire éclate au grand jour quand l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) s'empare du dossier après une série d'incidents.

Au moins 16 morts

C'est à ce moment-là que sont révélés au grand jour des décès remontant parfois à plusieurs années. Pour l'heure, au moins 16 morts sont attribués à l'affaire, dont 11 aux Etats-Unis, ainsi que plus d'une centaine de cas de blessures.

Hormis des excuses à répétition, Takata s'est montré très avare d'explications, rejetant initialement toute responsabilité, une gestion de la crise qui a contribué à amplifier la campagne de rappels et à ternir davantage la réputation de la firme.

100 millions d'airbags concernés dans le monde

Au total, quelque 100 millions d'airbags sont concernés dans le monde, dont 70 millions aux Etats-Unis, pour un coût estimé à 1300 milliards de yens selon l'institut de recherche Tokyo Shoko.

Impossible de survivre à une telle ardoise, à laquelle s'ajoute de nombreuses plaintes d'automobilistes. Le nom Takata disparaîtra probablement. Shigehisa Takada, héritier de la famille fondatrice qui détient 60% du groupe, devra démissionner.

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