Le chef du principal parti islamiste du Bangladesh, le Jamaat-e-Islami, devrait être pendu dans les prochains jours. La Cour suprême a confirmé jeudi sa condamnation pour crimes de guerre.
Motiur Rahman Nizami a été condamné pour meurtre, viol et pour la planification des meurtres d'intellectuels pendant la guerre d'indépendance de 1971 au Bangladesh.
"Nous sommes satisfaits. Il n'y a plus d'obstacle à son exécution sauf s'il demande la grâce au président et que le président lui octroie", a dit l'avocat général, Mahbubey Alam à l'AFP après la décision de la Cour.
Un avocat du condamné a indiqué qu'il ne solliciterait pas la grâce présidentielle. Selon l'avocat général, l'administration pénitentiaire commencera les préparatifs en vue de la pendaison de Nizami, 73 ans, dès qu'elle aura reçu une copie du verdict.
La sécurité a été renforcée à Dacca. La capitale était déjà sous haute tension après les récents meurtres de militants laïcs, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses qui pourraient avoir été perpétrés par des islamistes.
Des centaines de personnes qui avaient milité pour la comparution en justice des responsables islamistes pour leur rôle pendant la guerre de 1971 ont célébré la décision de la Cour sur une place du centre de Dacca et dans la ville portuaire de Chittagong.
Bangladesh Islamist leader Motiur Rahman Nizami to hang for war crimes https://t.co/qneghcphJi
— TIME.com (@TIME) 5 mai 2016
Grève générale dimanche
Trois dirigeants du Jamaat et une responsable du principal parti d'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP), ont été exécutés depuis 2013. Ces exécutions avaient déclenché des heurts en 2013 avec la police, aboutissant à la mort de 500 personnes.
Le Jamaat estime que les accusations portées contre Nizami sont fausses et visent à déstabiliser la direction du parti, allié clé du BNP. Il a appelé à une grève générale dimanche.
Nizami est devenu le chef du Jamaat en 2000 et a été ministre du gouvernement soutenu par les islamistes entre 2001 et 2006.
Les organisations de droits de l'homme jugent elles que ces procès ne remplissent pas les standards internationaux et manquent d'observateurs extérieurs.