Une manifestation de soutien à la présidente brésilienne suspendue, Dilma Rousseff, n'a regroupé que 200 personnes dimanche à Brasilia. La dirigeante, qui fait face à une procédure de destitution, doit se défendre personnellement lundi devant le Sénat. "Tous, demain, avec beaucoup de courage pour soutenir Dilma!", clamait sur une scène l'un des porte-parole de la manifestation.
Le procès historique en destitution de Dilma Rousseff, notamment pour maquillage des comptes publics, a commencé jeudi au Sénat. Une nette tendance se dégage en faveur de la destitution, pour laquelle un vote final - attendu mardi ou mercredi - de deux tiers des sénateurs est requis.
Défense de 30 minutes
"Nous ne pouvons permettre que l'on bafoue les élections de 2014, quand Dilma a été choisie" pour un second mandat, a déclaré un employé de banque de 55 ans. Un campement avait été monté pour accueillir quelque 2500 manifestants, qui devraient arriver dans la nuit de dimanche à lundi pour soutenir la présidente lors de sa venue au Sénat. Dilma Rousseff doit s'exprimer environ 30 minutes, aux alentours de 14h00, lundi devant le Sénat. Pour affronter les 81 sénateurs, elle sera notamment accompagnée de son mentor politique, l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010) et d'une douzaine d'anciens ministres.
Depuis des mois, celle qui avait été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010, clame son innocence. Elle crie au "coup d'Etat" institutionnel ourdi par le principal bénéficiaire de la manoeuvre: son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans. Il assure l'intérim depuis sa suspension le 12 mai et gardera les manettes jusqu'aux élections présidentielle et législatives fin 2018 si elle est destituée.