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Attentats de Paris: les victimes entendues par les juges

Pas moins de mille parties civiles ont été conviées par les juges français, à l'occasion du procès des attentats de Paris. Des audiences à huis-clos jugeront les auteurs d'attentats plus de 130 fois meurtriers.

25 mai 2016, 07:40
Les juges français ont convié plus de mille parties civiles. (Illustration)

Six mois après les attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris, les juges français recevaient pour la première fois mardi les victimes pour les informer des progrès de l'enquête. Celle-ci est freinée par le refus de collaborer du suspect-clé. Les premières victimes ou leurs proches sont arrivées vers la mi-journée pour une réunion sur les attaques djihadistes qui ont visé le 13 novembre les terrasses de cafés et restaurants parisiens et le Stade de France, au nord de la capitale. Deux autres sessions seront consacrées mercredi et jeudi à la tuerie la plus sanglante, perpétrée dans la salle de concerts du Bataclan.

Inédites par leur ampleur avec plus de 1000 parties civiles conviées, ces réunions à huis clos se dérouleront sur trois après-midi. Les juges, accompagnés de représentants du parquet de Paris, devaient exposer les avancées de l'enquête en France et en Belgique, base arrière de la cellule djihadiste, et leurs objectifs. Puis, les parties civiles pourront les questionner.

 


 

Reconstruction

"Ces trois journées participent au processus de reconstruction car on met des mots sur ce qui s'est passé", a estimé la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes Juliette Méadel. Face à un risque de "flambée traumatique" et de résurgence de "souvenirs douloureux", "des psychiatres et des médecins urgentistes" sont sur place, a-t-elle ajouté dans un communiqué. "C'est comme un accident de voiture, on veut savoir pourquoi il y a eu cet accident et comment", explique Jean-François Mondeguer, père de Laura, décédée au restaurant La Belle Equipe. "Ce n'est pas une étape dans le deuil", dit-il, ému, mais "une étape dans la recherche de vérité".

Beaucoup attendent des informations sur Salah Abdeslam, seul membre des commandos parisiens encore en vie. Ce dernier a toutefois douché les espoirs vendredi lors de son premier interrogatoire par la justice française, au cours duquel il s'est réfugié derrière son droit au silence. "Cette première rencontre s'annonce frustrante. Nous espérions beaucoup de ses premières déclarations", souligne l'avocate Sylvie Topaloff.

Beaucoup de questions

Mais d'autres questions attendent des réponses. "Comment ont été organisés les attentats? Comment se déroule la coopération franco-belge? Qui sont les instigateurs?", énumère ainsi l'avocat Emmanuel Daoud. Parmi les zones d'ombre figure la sécurité du Bataclan: une information judiciaire, ouverte en 2010, sur un projet d'attentat visant la salle de spectacles s'était soldée par un non-lieu en 2012, faute de charges suffisantes.

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