Des vents forts compliquaient vendredi le travail des pompiers dans la Pampa, en Argentine. Plus d'un million d'hectares sont déjà partis en fumée depuis novembre.
"L'incendie a beaucoup diminué par rapport à il y a quelques jours mais le vent du nord l'a (à nouveau) étendu", a expliqué à l'AFP Carlos Heider, coordinateur du centre régional anti-incendies. Il affirme par ailleurs ne pas pouvoir pronostiquer quand le feu sera entièrement contrôlé.
Ce vent a empêché vendredi matin le décollage d'un hélicoptère destiné à survoler la zone pour donner des indications aux pompiers au sol.
L'origine de cet incendie est un orage impressionnant, avec 150'000 éclairs, qui s'est produit le week-end du Nouvel An. D'autres feux ravagent aussi depuis des semaines les vastes plaines dépeuplées de la Pampa, avec au total plus d'un million d'hectares détruits.
"Huit éclairs ont provoqué, en touchant terre, huit terribles incendies qui ont affecté 700'000 hectares juste cette semaine, entre la province de La Pampa, le nord de Rio Negro et le sud-ouest de la province de Buenos Aires", a indiqué Carlos Heider.
Selon lui, cette zone est sujette à de grands incendies tous les 12 à 15 ans. En 2011, 3,5 millions d'hectares étaient ainsi partis en fumée, a-t-il rappelé.
"Une réalité"
Sous les températures élevées (jusqu'à 35 degrés) de l'été austral, deux équipes de 30 pompiers travaillent sans relâche depuis dimanche sur cette zone étendue de pâturages et de bois. La végétation y a beaucoup poussé avec les pluies de l'hiver dernier et est devenue hautement inflammable avec la sécheresse qui a suivi.
Le ministre de l'Environnement, Sergio Bergman, est arrivé sur place jeudi pour constater les dégâts. "Nous sommes ici, dans la province de La Pampa, avec des incendies qui dévastent plus de 700'000 hectares, et dans le centre du pays il y a des inondations, les gens sont recouverts d'eau. Cela montre clairement que le réchauffement climatique n'est pas une hypothèse, c'est une réalité", a-t-il déclaré.
En effet, à environ 500 kilomètres au nord de La Adela, des pluies abondantes ont provoqué ces derniers jours des inondations dans la région agricole la plus riche d'Argentine, consacrée principalement à la culture du soja.