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Antarctique: accord historique trouvé pour créer un sanctuaire marin

Après des années de négociation, un accord a été signé vendredi pour la création du plus grand sanctuaire marin au monde. Il se situera dans l'Antarctique.

28 oct. 2016, 07:19
Le mont Melbourne, photographié depuis la mer de Ross, recouverte de glace.

Le plus grand sanctuaire marin au monde verra le jour dans une partie des eaux immaculées de l'Antarctique. Il sera créé à la faveur d'un accord "historique" forgé vendredi en Australie grâce à la levée du veto russe.

Après des années de négociations, un consensus a été trouvé entre les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) lors de sa réunion annuelle à Hobart, en Tasmanie.

Présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, le projet porte sur la création d'une zone protégée en mer de Ross, une immense baie côté Pacifique. Elle s'étendra sur plus de 1,55 million de kilomètres carrés, soit une aire plus vaste que la France, l'Italie, le Benelux, l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche réunis.

 

Un compromis

Au total, 1,12 million de kilomètres carrés seront interdits à la pêche, selon le ministre néo-zélandais des affaires étrangères Murray McCully.

"Notre proposition impliquait certaines modifications pour obtenir le soutien unanime des 25 membres de la CCAMLR et l'accord final est un compromis entre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques", a-t-il expliqué.

"Les frontières de l'aire marine protégée (AMP) restent cependant inchangées", a-t-il ajouté. L'accord est valable 35 ans. La mer de Ross est parfois surnommée "le dernier océan" car considérée comme le dernier écosystème marin intact de la planète, c'est-à-dire non touché par la pollution, la surpêche ou les espèces invasives.

Décision "historique"

Pour la puissante organisation américaine de lobbying Pew Charitable Trusts, la CCAMLR a "écrit l'histoire". "Cette décision est historique, car c'est la première fois que des nations acceptent de protéger une gigantesque portion d'océan au-delà des juridictions nationales", a déclaré dans un communiqué Andrea Kavanagh, chargée de l'Antarctique au sein de Pew Charitable Trusts.

La CCAMLR, établie en 1982 par une convention internationale, rassemble 24 pays et l'Union européenne. Elle achopait depuis 2011 sur plusieurs projets de gigantesques aires marines protégées.

Mais elle avait entamé le 17 octobre sa réunion annuelle avec de grands espoirs pour la mer de Ross. D'une part parce que Pékin s'était finalement rallié en 2015 à ce projet de sanctuaire.

Convaincre la Russie

D'autre part parce qu'un élan avait été donné par le président américain Barack Obama quand il avait annoncé fin août le quadruplement de la superficie de la réserve marine connue sous le nom de Papahanaumokuakea à Hawaï, en faisant - alors - la plus grande au monde.

Restait à convaincre la Russie, réticente notamment face aux restrictions de pêche. "Nous avons beaucoup discuté avec eux", a déclaré le chef de la délégation américaine à Hobart, Evan Bloom, soulignant la mobilisation du secrétaire d'Etat John Kerry auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov et du président Vladimir Poutine.

"Cette décision n'est pas importante que pour l'Antarctique, mais aussi pour les efforts en vue de la protection des océans dans le monde entier", a-t-il dit.

"Il y a un élan phénoménal pour la protection des océans et la mer de Ross n'est que le début", veut croire de son côté Luis Morago, un responsable de l'organisation américaine Avaaz qui faisait campagne pour les AMP en Antarctique avec le soutien de l'acteur Leonardo DiCaprio.

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