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Allemagne: Angela Merkel échoue à former une coalition gouvernementale

La chancelière allemande Angela Merkel a échoué dans les négociations visant à former une coalition gouvernementale entre son parti conservateur (CDU), les libéraux du FDP et les écologistes. En pleine crise politique, les Allemands pourraient devoir voter une nouvelle fois en début d'année prochaine.

20 nov. 2017, 06:45
Selon un sondage, 60% des Allemands pensent qu'Angela Merkel ne pourra plus garder son poste de chancelière désormais.

La chancelière allemande Angela Merkel et son parti conservateur (CDU) ont échoué dimanche soir à forger une coalition gouvernementale, plongeant l'Allemagne dans une crise politique inédite. Après plus d'un mois de laborieuses tractations, les libéraux ont jeté l'éponge.

Faute d'alternative, la première puissance économique européenne se prépare à plusieurs semaines ou mois de paralysie politique, sur le plan national comme en Europe. Au final, les Allemands pourraient devoir retourner aux urnes en début d'année prochaine, alors qu'ils viennent fin septembre d'élire leurs députés.

 

 

Au pouvoir depuis 2005, la chancelière a, certes, remporté ces législatives, mais avec le pire score depuis 1949 pour son parti. Depuis plus d'un mois, elle négociait une coalition sur le papier contre nature - et jamais encore expérimentée au plan national - entre son parti conservateur (CDU-CSU), les libéraux du FDP, et les écologistes.

Mais au terme d'un week-end marathon de pourparlers, le FDP a annoncé avoir quitté la table des négociations faute d'accord sur des questions-clés, telles que celles l'immigration et l'environnement.

Merkel déplore

"Il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner", a déclaré le président du FDP Christian Lindner. Il a jugé qu'il n'y avait pas de "positions communes et de confiance mutuelle" suffisantes pour envisager un gouvernement de ce type pendant quatre ans.

Mme Merkel a "déploré" cette décision, estimant qu'un accord aurait été possible avec un peu plus de volonté de compromis. "C'est un jour de grande réflexion sur la manière d'avancer en Allemagne", a-t-elle ajouté, visiblement fatiguée.

Angela Merkel va rencontrer le président Frank-Walter Steinmeier pour lui faire part de son échec. C'est au président allemand qu'il reviendra de décider s'il faut convoquer de nouvelles élections.

Cet échec des tractations pourrait plonger l'Allemagne dans sa pire crise politique depuis des décennies. La constitution ne fixant pas de limite pour la formation d'un gouvernement, Mme Merkel peut en théorie, après une pause, faire une nouvelle tentative de coalition avec les quatre partis. Mais compte tenues des divisions, la tâche s'annonce rude.

 

 

Immigration et environnement

Il s'agit d'une mauvaise nouvelle en particulier pour les partenaires européens de l'Allemagne, la France en particulier, dont le président Emmanuel Macron a présenté en septembre des propositions de relance de l'Union européenne et de la zone euro.

Les discussions achoppaient depuis plusieurs semaines sur le sujet sensible de l'immigration. Les Verts restent fermement opposés au quota de 200'000 réfugiés par an souhaité par les conservateurs de la CDU-CSU. Les questions environnementales ont constitué l'autre grand sujet de discorde entre les Verts et les autres partis.

Aux divergences entre les trois mouvements s'ajoutaient les dissensions entre conservateurs. L'union chrétienne-sociale (CSU), l'alliée bavaroise de la CDU craint en effet un recul aux élections locales de 2018.

L'échec des négociations a eu un impact immédiat sur les cours de l'euro. Vers 01h00, la monnaie unique reculait de 0,6% contre le yen, touchant un plus bas sans précédent depuis la mi-septembre contre la monnaie japonaise, et de 0,5% contre le dollar à 1,1735 dollar.

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