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Rééducation en ambulatoire

L’HNE a obtenu la certification fédérale.

12 sept. 2017, 00:48
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En quelques décennies, la prise en charge après un infarctus du myocarde s’est complètement métamorphosée. Autrefois la convalescence était longue, notamment parce que les patients étaient maintenus alités des semaines durant. L’avènement des nouvelles technologies de cardiologie interventionnelle (mise en place de stents par exemple) a permis d’améliorer le pronostic après les événements cardio-vasculaires aigus. De même, le risque de récidive est plus faible et la récupération meilleure avec un processus de réadaptation cardio-vasculaire, d’où les programmes multidisciplinaires en trois phases préconisés aujourd’hui.

«L’objectif est d’amener les patients à recouvrer une meilleure capacité physique à l’effort, réintégrer leur vie professionnelle d’avant et retrouver une bonne qualité de vie», précise le Dr Cyril Pellaton, cardiologue à l’Hôpital neuchâtelois (HNE). «La tendance est de les remobiliser à l’hôpital, au lendemain de l’infarctus déjà. L’idée est de faire retravailler le muscle cardiaque progressivement avec l’appui d’un physiothérapeute.» L’hospitalisation dure entre deux et cinq jours, selon l’importance de la pathologie. Commence alors la réhabilitation cardio-vasculaire individualisée – la phase II, idéalement dans les deux semaines après l’événement cardio-vasculaire. Les patients peuvent opter entre un traitement stationnaire (résidence d’un mois à la clinique Le Noirmont, par exemple) et le programme structuré ambulatoire de l’HNE, dispensé sur douze semaines à raison de trois demi-journées hebdomadaires. Un des avantages de celui-ci est de permettre aux personnes encore actives professionnellement de concilier convalescence et reprise du travail à temps partiel.

Neuf professions

Il s’agit d’un programme spécifique, global, établi pour chaque patient après une évaluation personnalisée par un cardiologue. «C’est une bonne balance entre activités physiques et informations théoriques. L’adhésion est meilleure si la personne comprend les enjeux de sa maladie», précise le Dr Cyril Pellaton. Le programme de réadaptation ambulatoire comprend un entraînement physique varié et ludique dispensé en salles de physiothérapie et de gymnastique, à la piscine de Foyer Handicap, Neuchâtel, et en plein air (marche ou nordic walking par exemple) On y pratique des exercices d’endurance, du renforcement musculaire, des jeux en groupe, ainsi qu’une séance hebdomadaire de relaxation/mindfulness dans un encadrement médical. Quant à la partie théorique, elle se compose de sessions didactiques qui abordent les différents aspects de la maladie (facteurs de risque, médicaments, diététique, tabacologie, diabétologie, etc.)

Une équipe pluridisciplinaire de 25 personnes de neuf professions différentes s’implique dans ce programme pour permettre aux participants de comprendre et agir sur les facteurs de risque cardio-vasculaires. Leurs interventions visent aussi à accompagner les participants vers la phase III, c’est-à-dire la pérennisation de leurs apprentissages.

Lancé courant 2015, le programme de réadaptation ambulatoire de l’HNE vient d’obtenir la certification de la Société suisse de réadaptation cardio-vasculaire après un audit. Les dizaines de critères à respecter portent, entre autres, sur les compétences des intervenants, les contenus des cours et le nombre minimal de cas pris en charge par an, cinquante en l’occurrence. En 2016, 67 patients ont suivi le programme de l’Hôpital neuchâtelois. Agés de 30 à 80 ans, leur moyenne d’âge s’établissait à 61 ans.

Si les personnes suivies étaient majoritairement des hommes (ils représentent grosso modo les trois-quarts des inscrits), «les événements cardio-vasculaires touchent aussi les femmes», prévient le cardiologue. «Notamment parce qu’on constate chez elles une recrudescence des facteurs de risque.» Cela dit, dans la société en général, les pathologies du cœur ont tendance à augmenter en raison du vieillissement de la population et des facteurs de risques qui se multiplient (lire encadré). «Mais la prise en charge a aussi beaucoup évolué, ajoute le spécialiste. On traite mieux les accidents cardio-vasculaires aujourd’hui.»

Maintenir – ou instaurer – des habitudes de vie saines permet de diminuer les handicaps et les rechutes. L’enjeu est important dans la mesure où les maladies cardio-vasculaires constituent les principales causes de mortalité sur le continent européen. Selon des données récentes de l’OFS, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en Suisse. A l’échelle du canton de Neuchâtel, quelque 350 personnes en moyenne annuelle sont victimes d’un infarctus, c’est-à-dire pratiquement une par jour.

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