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Les soins intensifs, une unité clé

Un service indispensable pour l’Hôpital neuchâtelois.

17 janv. 2017, 00:43
Soins intensifs

Les soins intensifs représentent un environnement médical hautement spécialisé. Leur mission est de prendre en charge les patients en état critique ou à risque de développer un état critique. 80 000 patients sont ainsi traités chaque année en Suisse. L’Hôpital neuchâtelois (HNE) dispose d’une unité reconnue par la Société suisse de médecine intensive (SSMI) sur le site de Pourtalès.

Dirigé par la doctoresse Regula Zürcher Zenklusen, le service prend en charge les personnes souffrant de pathologies aiguës critiques très diverses: polytraumatismes, infections graves, hémorragies majeures, insuffisances respiratoires, AVC, infarctus du cœur et autres atteintes cardio-vasculaires, défaillance multi-organique, certains patients postopératoires… En 2016, 1100 patients ont été hospitalisés au service de soins intensifs de l’HNE, soit 0,7% des 178 970 habitants du canton. 43% d’entre eux y ont été admis via le service des urgences de l’hôpital Pourtalès, 12% via l’hôpital de La Chaux-de-Fonds (urgences, soins continus, médecine et chirurgie), 15% en provenance de blocs opératoires, y compris un à deux cas par mois en provenance de l’hôpital de la Providence, 10% d’un service de Pourtalès et 10% après un séjour aux soins intensifs d’un l’hôpital universitaire (Berne, Lausanne, Genève).

Ce service, doté de collaborateurs hautement spécialisés et d’équipements de pointe, a pour mission de monitorer tous les organes vitaux des patients et, s’ils dysfonctionnent, d’offrir une prise en charge en conséquence. Dans les cas critiques où le pronostic vital est engagé, l’unité met à disposition des techniques se substituant aux fonctions défaillantes aussi longtemps que nécessaire.

Sa présence est aussi indispensable pour réaliser toute une série d’interventions chirurgicales. Ainsi, l’hôpital de la Providence, à Neuchâtel, et l’HNE ont signé une convention qui prévoit que le service des soins intensifs de l’hôpital cantonal public constitue une option de secours quand certaines interventions ne se passent pas comme prévu.

A Neuchâtel, comme partout dans le pays, le service des soins intensifs est soumis aux directives exhaustives de la Société suisse de médecine intensive, qui renouvelle sa certification tous les cinq ans. Cela implique quelque 200 critères à respecter et qui portent sur l’organisation médicale et infirmière ainsi que leur niveau de formation, le taux d’occupation (60% au moins), les catégories de gravité des patients hospitalisés, le nombre de journées d’hospitalisation par an (1300 minimum), les équipements et même l’agencement des lieux. «C’est la seule discipline médicale où les besoins architecturaux sont spécifiés depuis 40 ans», précise la doctoresse Zürcher Zenklusen.

Centraliser pour faire face à la pénurie de spécialistes

Les soins intensifs de l’HNE, regroupés à l’hôpital Pourtalès, réunissent (en équivalents plein temps) quatre médecins spécialisés en médecine intensive, sept médecins assistants, un chef de clinique, 35 infirmiers dont 60% avec formation post-diplôme en soins intensifs ainsi que cinq aides-soignants. Pour assurer la sécurité des malades hospitalisés en soins intensifs, il est indispensable de disposer 24h/24 de suffisamment de personnel spécialisé. Les patients y restent en moyenne deux jours et demi, mais exceptionnellement un séjour peut durer des semaines ou des mois.

C’est la pénurie de personnel spécialisé, accentué par l’obligation de se conformer à la loi fédérale sur le travail (abolition des horaires de 12h la nuit), qui a conduit les cadres des soins intensifs à alerter la direction de l’HNE, en 2014, de l’impossibilité de continuer à assurer des soins intensifs sur deux sites, à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel.

«Nous avons demandé le regroupement du service, car c’était la seule option qui permettait d’assurer aussi à l’avenir dans le canton des soins intensifs sûrs et de qualité», explique la cheffe des soins intensifs.

La centralisation a permis d’assurer la présence de suffisamment de personnel soignant expert en soins intensifs 24h/24, 7j/7 et de doubler les heures de présence des médecins intensivistes. «Si nous avions maintenu les deux unités, le risque aurait été, à court terme, que ni l’une ni l’autre unité remplisse les critères de reconnaissance SSMI et que le canton se retrouve sans service de soins intensifs du tout», analyse la doctoresse. Et, sans soins intensifs, de très nombreux patients seraient transférés hors canton: les départements de chirurgie et de gynéco-obstétrique devraient renoncer à certaines interventions; le département de médecine serait dans l’obligation de transférer un nombre important de patients en état critique et perdrait, de surcroît, sa validation comme centre de formation FMH, catégorie A. L’HNE se verrait aussi retirer sa reconnaissance pour disposer d’un Stroke unit (prise en charge des patients atteints d’un AVC).

Meilleure sécurité

Pour toutes ces raisons, décision a été prise de centraliser les soins intensifs sur un seul site, à Neuchâtel dès janvier 2016. En plus d’augmenter la sécurité et la qualité de la prise en charge, la réunion des forces a permis de doper l’attractivité de l’unité pour la formation médicale et infirmière. Un atout majeur pour attirer la relève alors que la pénurie de médecins et d’infirmiers ne s’estompera pas de sitôt.

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