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En Haute-Savoie, la machine devient virtuose

24 déc. 2010, 10:05

L'Arc jurassien offre aussi une alternative - ou un complément - aux sports hivernaux. Ses expositions permanentes, notamment celles dédiées à la mécanique de précision, ont acquis une telle réputation qu'il ne paraîtrait pas incongru de conclure une balade enneigée à L'Auberson chez les Frères Baud ou parmi les ingénieuses boîtes à musique de Sainte-Croix. Et cela même si l'on a déjà salué, au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel, les automates-vedettes Jacquet-Droz... Faut-il être gâté pour rester de glace face à de tels hommages à l'ingéniosité et à la minutie!

Dans la foulée, une autre attraction d'altitude s'applique à dégeler les plus blasés. Fierté des Gets (populaire station, à 90 minutes de Genève), le Musée de la musique mécanique doit son succès à quelques passionnés. L'institution justifierait à elle seule une escapade en Haute-Savoie.

Superbement mise en valeur dans des salles thématiques allant de la musique de rue au cabaret, cette inestimable collection - 550 pièces - de serinettes, orgues de Barbarie, polyphons, orchestrions, pianos jazz et autres limonaires transforme la visite en concert étourdissant.

Difficile d'établir le hit-parade de tous ces ancêtres du juke-box: avec ses 320 tuyaux, le Grand bimonaire (1910) impressionne par sa puissance sonore. L'Accordéo-Boy (1920) est un stupéfiant automate à taille humaine, à la fois accordéoniste et batteur. Son contemporain, le Phonoliszt Hupfield incarne le summum de la musique mécanique, avec ses trois violons et archet rotatif.

Le clou du musée? Un orchestrion géant de 1940, véritable big-band à lui seul puisque réunissant un orgue de danse complet (240 tuyaux obéissant à un système pneumatique), deux vrais saxophones, un accordéon, une batterie… le tout électrifié et commandé par un carton perforé.

Ce parcours nostalgique s'achève avec la naissance des machines parlantes, à la fin du 19e siècle. Aux robots musiciens, on va bientôt préférer le phonographe à cylindre, puis le gramophone. On connaît la suite, jusqu'au disque laser.

Le Musée de la musique mécanique illustre tout à la fois un espace-temps de notre civilisation européenne, sa technologie, sa musicologie, ses pratiques sociales et culturelles. La poésie en prime. /bpi

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