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Campagne pour sauver des vies

Programme de détection de cancer du sein dans l’espace Bejune.

25 oct. 2016, 05:54
A radiographer places a woman's breast on the x-ray unit at the Clinic Engeried in Bern, Switzerland, pictured on December 8, 2009. Mammography is a method for early detection of breast cancer (breast carcinoma). (KEYSTONE/Gaetan Bally)

Eine Roentgenassistentin positioniert am 8. Dezember 2009 in der Klinik Engeried in Bern die Brust einer Frau auf dem Roentgengeraet. Die Mammografie ist eine Methode zur Frueherkennung von Brustkrebs (Mammakarzinom). (KEYSTONE/Gaetan Bally) SCHWEIZ MAMMOGRAFIE

«On ne peut pas empêcher la survenue d’un cancer du sein. En revanche, on est en mesure de le dépister tôt, peut-être même avant l’apparition des premiers symptômes! Une détection précoce par mammographie permet d’augmenter les chances de guérison et de prodiguer des traitements moins lourds. En conséquence, les effets secondaires sont atténués et la qualité de vie meilleure», souligne Nathalie Fleury, directrice du Centre de dépistage du cancer du sein Bejune (CDCS). Un centre qui a pour mission de promouvoir, organiser et gérer un programme de dépistage du cancer du sein par mammographie commun aux cantons du Jura, de Neuchâtel et de la région du Jura bernois.

Concrètement, chaque femme âgée de 50 à 74 ans est invitée personnellement à procéder à un dépistage tous les deux ans dans l’un des treize instituts de radiologie publics ou privés agréés par le CDCS. Car les critères qualitatifs du programme sont très stricts: les équipements de radiologie doivent subir des contrôles réguliers pour répondre aux normes de rayonnement; quant aux médecins radiologues et au personnel technique, ils sont astreints à une formation spécifique qui vise à assurer une qualité d’image et de lecture élevée. «Nous garantissons une double lecture pour chaque mammographie, ce qui augmente la fiabilité des résultats», explique Nathalie Fleury. En clair, les clichés sont examinés une première fois par un praticien de l’institut de radiologie qui les réalise, ensuite par l’un des quatre médecins radiologues du CDCS.

En cas de divergence entre les deux lectures, la mammographie sera soumise à un troisième spécialiste. Que le résultat soit négatif ou positif, il est transmis dans les huit jours à la participante et au médecin de son choix. Si une image montre une anomalie, des examens complémentaires seront nécessaires pour poser un diagnostic. Cette phase est confiée au médecin de référence de la patiente. Mais anomalie ne signifie pas forcément cancer: dans la majorité des cas, une affection bénigne est en cause.

Survie durable dans 80% des cas

L’enjeu du programme est considérable dans la mesure où «près de 80% des cancers du sein concernent des femmes de 50 ans et plus», indique Nathalie Fleury. Mais la bonne nouvelle, c’est que le dépistage, les progrès de la recherche et l’amélioration des traitements permettent à 80% des personnes touchées de survivre durablement à la maladie.

Officiant depuis onze ans dans le Jura et neuf ans dans le canton de Neuchâtel, le Centre de dépistage se caractérise par un taux d’activité très élevé à l’échelle du pays: respectivement 63% et 62% des femmes ciblées par la campagne ont donné suite au dépistage en 2015. A titre de comparaison, la moyenne nationale était de 48% selon les dernières données enregistrées par Swiss Cancer Screening, la fédération suisse des programmes de dépistage du cancer. «Nous sommes très contents du taux de participation dans l’espace Bejune», commente Nathalie Fleury, «mais nous devons malgré tout continuer de rappeler aux femmes toute l’importance du dépistage.»

Il faut aussi savoir que les mammographies pratiquées dans le cadre du programme de dépistage sont remboursées par les caisses-maladie hors franchise. Seule la quote-part de 10%, soit 18fr.50, est à la charge des participantes, et encore: les femmes domiciliées dans le canton du Jura n’ont rien à débourser, car ce montant est pris en charge par les collectivités publiques.

Sensibilisée à la maladie depuis que sa belle-sœur a souffert d’un cancer du sein, Isabelle est reconnaissante de pouvoir bénéficier du programme. «J’ai la chance de vivre dans une région du pays où le dépistage systématique existe», glisse-t- elle. Cette quinquagénaire active salue le fait que les invitations lui parviennent automatiquement tous les deux ans, «car de cette façon, c’est impossible d’oublier de se faire contrôler.»

Dépistage prioritaire et remboursé depuis 2013

Pour chapeauter les projets de dépistage du cancer du sein, les cantons romands ont constitué la fédération Swiss Cancer Screening en 2008. Elle qui réunit aujourd’hui tous les programmes cantonaux existants. De fil en aiguille, l’organisme s’est mué en centre de compétences pour le dépistage organisé du cancer. Il se fait l’écho de la Stratégie nationale contre le cancer (2014-2017) qui donne la priorité à la mise en place de programmes de dépistage du cancer du sein (onze cantons alémaniques n’en ont toujours pas) et du côlon, tandis que la détection précoce d’autres cancers est étudiée.

Le dépistage du cancer du côlon – troisième cause en nombre de décès par cancer en Suisse - est remboursé depuis 2013 par l’assurance maladie de base, même s’il est réalisé en dehors d’un programme spécifique.

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