La langue bouge, les esprits s’échauffent. En France, le débat fait rage depuis qu’un éditeur de manuels scolaires a choisi d’adopter l’écriture inclusive dans l’un de ses ouvrages. Une polémique dont l’écho résonne jusqu’en Suisse romande. De quelle langue parle-t-on? De celle qui ambitionne, par une série de propositions syntaxiques plus ou moins audacieuses, d’accorder aux femmes et aux hommes une même visibilité.
Car oui, le genre masculin domine la grammaire française, que ce soit pour dire le neutre («tous les hommes sont mortels») ou pour régir les accords mixtes («Un homme et mille femmes sont sortis»). Pour Pascal Gygax, cela ne fait pas de doute: «La langue française est sexiste». Psycholinguiste à l’Université de Fribourg et spécialiste de la féminisation, il considère que le langage contraint notre pensée. «Le masculin utilisé seul ne va pas activer les mêmes représentations que d’autres formes plus inclusives», défend-il. Ses recherches,...