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Venezuela: premier feu vert en vue d'un référendum de révocation du président Nicolas Maduro

Le conseil national électoral a validé le projet de référendum pour révoquer le président. Quatre millions de signatures doivent désormais être recueillies et validées.

02 août 2016, 07:19
Le long processus du référendum de révocation a débuté.

Le conseil national électoral (CNE) du Venezuela a validé lundi le projet de référendum pour révoquer le président Nicolas Maduro. L'opposition a rassemblé le pourcentage requis de signatures des électeurs dans les 24 Etats du pays (1%), a-t-il déclaré.

Elle avait recueilli près de deux millions de signatures pro-référendum, dont 1,3 million ont été validées par le CNE. Fin juin au moins 200'000 signataires devaient confirmer leur choix, en personne.

C'est sur ce point précis que le CNE a donné son feu vert. Après une période d'audit qui a duré un mois, 399'412 signatures ont été validées, soit le double du minimum demandé.

Plusieurs obstacles

Mais si l'autorité électorale a validé une nouvelle étape de ce long et complexe processus, les antichavistes (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) devront encore franchir plusieurs obstacles avant que cette consultation populaire ne voie le jour.

En effet, le CNE n'a pas encore communiqué les dates de la phase suivante. Quatre millions de signatures doivent désormais être recueillies et validées afin que le référendum soit enfin convoqué.

Et pour destituer Nicolas Maduro, le "oui" devra dépasser son score à la présidentielle de 2013, soit réunir quelque 7,5 millions de voix. Elu en 2013 pour un mandat courant jusqu'en 2019, le chef de l'Etat socialiste fait face depuis les élections législatives de décembre 2015 à un Parlement contrôlé par une coalition d'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD).

Beaucoup de mécontents

Bien que disposant des plus grandes réserves de pétrole du monde, le Venezuela subit de plein fouet la chute des cours du brut. "Le référendum révocatoire, c'est pour en finir avec les files d'attente (devant les supermarchés, ndlr), pour qu'il y ait de la nourriture et des médicaments, suffisamment d'argent pour chacun, et de la sécurité", affirme l'un des leaders de l'opposition, Henrique Capriles, ancien candidat à la présidentielle.

 

"Ce n'est pas avec Maduro que nous allons résoudre la crise, c'est pourquoi il faut le révoquer", assure-t-il. Dans un climat de mécontentement social croissant, le CNE doit ouvrir "la soupape d'échappement", estime l'analyste Benigno Alarcon, car si le référendum révocatoire n'a pas lieu, "la pression s'exprimera par d'autres voies", met-il en garde.

"Il y a deux options à l'heure actuelle: le bon sens, ou bien la crise se prolonge et le pays peut exploser à tout moment", a ainsi averti Julio Borges, député et chef de la majorité parlementaire. Et de clamer que "tout le pays compte sur un changement".

Sécurité

Mais malgré un taux de mécontentement élevé (sept Vénézuéliens sur dix réprouvent la gestion du président), la MUD a bien du mal à faire descendre en masse la population dans la rue pour protester contre le gouvernement.

Il est probable que les divisions internes de l'opposition expliquent en partie cette faible mobilisation des habitants. Beaucoup d'entre eux sont trop occupés à patienter des heures devant les magasins et les pharmacies.

Ils craignent aussi pour leur sécurité, en raison de l'imposant déploiement policier. A cet égard, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a rapporté mercredi des déclarations d'opposants à Nicolas Maduro, qui disent avoir été arrêtés et torturés en raison de leurs activités politiques.

Course contre la montre

Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a demandé lundi au Venezuela de "ne pas jouer la montre" sur le référendum. Pour l'opposition, il est crucial que le référendum ait lieu avant le 10 janvier 2017.

Si M. Maduro est révoqué avant cette date, il y aura des élections anticipées. En revanche, si la consultation se déroule après et si le chef de l'Etat la perd, il pourra désigner son vice-président pour le remplacer.

La présidente de la CNE, Tibisay Lucena, a demandé lundi à ce qu'une enquête soit ouverte quant à des allégations de fraude électorale. une demande récurrente du gouvernement.

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