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Rencontre avec l'horloger Vianney Halter, prix Gaïa 2016

Son "Antiqua" avait secoué le microcosme bâlois à la fin des années 90. Ses créations rétrofuturistes inspirées de Jules Verne sont considérées comme des joyaux techniques et des ovnis du design horloger. Rencontre avec Vianney Halter, prix Gaïa 2016, établi à Sainte-Croix.

03 nov. 2016, 11:52
/ Màj. le 04 nov. 2016 à 10:33
Vianney Halter, chez lui à Sainte-Croix.

Entre Dubaï, où se trouvent ses ateliers, Sainte-Croix, où il vit, et partout ailleurs, où sont ses clients, l’horloger Vianney Halter vole sans cesse. Le temps passe trop vite quand il met la dernière main à une commande, et trop lentement dans les aéroports. Son temps est élastique, flexible.

Sans prétendre le maîtriser, il exprime cette étrange "quatrième dimension" intangible, proprement humaine, dans des créations époustouflantes. Ses montres allient un style inspiré par la science-fiction et les instruments de navigation, avec des complications qui entretiennent un rapport à la tradition horlogère respectueux, mais parfois distant. Rencontre.

C’est à vous qu’est revenu le prix Gaïa 2016. A votre avis, pourquoi?

Les personnes qui l’attribuent semblent préoccupées par l’horlogerie fondamentale plus que par un éventuel succès commercial. Ils sont passionnés par la découpe du temps, la précision, et par quelque chose qui semble incontrôlable mais qui permet de saisir le rythme de notre monde. C’est plus une question de philosophie que de métier. J’ai toujours été passionné, et ils ont dû le remarquer.

Comment vous situer dans l’horlogerie d’aujourd’hui?

Pendant longtemps, on a fabriqué des montres parce que tout le système était basé sur un temps précis permettant de se connecter les uns aux autres, pour pouvoir partir en mer, dans l’espace…

Pour tout, c’était vital. Maintenant, fabriquer des montres, ça n’est plus du tout nécessaire. Pas plus qu’un tableau. Mais on peut aimer un paysage, une expression, une réflexion, figés par quelqu’un dans la peinture, la sculpture, l’écriture, ou dans ce mélange de sculpture et de technique qu’est l’horlogerie. La crise horlogère des années 1970 a été un signal qui a permis de libérer l’esprit: on n’avait plus besoin de fabriquer des instruments, l’horlogerie devenait un moyen d’expression.

Avant, l’heure, dans une montre, c’était la principale fonction. Maintenant, c’est accessoire. Dans ce nouvel univers de partage, il y a beaucoup à faire. J’ai dû être un de ceux qui sont à l’origine de la Nouvelle Horlogerie, surtout en matière de style, même si j’aime aussi aller chercher des choses un peu atypiques dans la technique.

Retrouvez l'entier de cet interview dans notre supplément "Le monde de l'horlogerie", disponible en accès libre ici.

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