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Swissness: réglages de dernière seconde

26 sept. 2016, 00:23
/ Màj. le 26 sept. 2016 à 07:00
Hautlence


Neuchatel, 24 09 2012
Photo David Marchon

La révision des lois protégeant l’appellation Suisse entrera en vigueur dans à peine trois mois: moins de temps qu’il n’en faut pour fabriquer bien des montres suisses. Pourtant, des questions demeurent ouvertes. «Swissness» est encore en phase de réglage du côté des horlogers.

Encore des questions ouvertes

La révision de l’ordonnance réglant l’utilisation du nom «Suisse» pour les montres a été approuvée par le Conseil fédéral le 17 juin dernier. Il faudra pourtant attendre décembre et une ultime séance entre partenaires de la branche horlogère pour fixer les derniers détails. Si un guide a été confectionné par la Fédération horlogère, tous les horlogers interrogés n’y ont pas trouvé l’intégralité des réponses attendues.

Tous ceux que nous avons pu contacter estiment la réforme indispensable et pensent pouvoir faire face à ses nouvelles exigences. Mais certaines questions demeurent, comme celle de savoir pour quels composants la production indigène risque d’être insuffisante. Les verres saphir sont d’ores et déjà exclus du calcul de provenance. D’autres composants pourraient faire l’objet d’assouplissements temporaires. Et un délai de deux ans est de toute façon prévu pour écouler les stocks.

Enthousiasmes rafraîchis?

Malheureusement, une horlogerie en pleine forme pendant la plus grande partie du projet Swissness se trouve à la peine une fois celui-ci abouti. De quoi élimer l’enthousiasme?

En principe, les horlogers vont devoir se fournir davantage en Suisse, globalement. Mais les fabricants de composants ne semblent pas à la fête. «C’est très compliqué, ces temps», explique l’un d’eux, qui refuse d’évoquer plus avant la question Swissness. «Les clients sont très sensibles.»

Pour la sous-traitance, la crise qui se manifeste par la baisse constante des exportations (voir ci-contre) semble annuler l’effet d’aubaine du projet Swissness.

Label soutenu

Pour Jean-Daniel Pasche, directeur de la Fédération horlogère, «la réforme est pensée sur le long terme. Que l’horlogerie traverse des turbulences ne remet pas en cause sa pertinence.» Les membres de la Fédération horlogère en sont très satisfaits, explique-t-il. Il indique avoir des signes que des marques étrangères encore pas implantées réfléchissent à une production en Suisse pour pouvoir se prévaloir du label renouvelé. «Une seule marque, à ma connaissance, a décidé de renoncer au label en raison des exigences.»

Adaptations nécessaires

Reste que si celles-ci ne présentent pas de difficultés particulières pour les plus grandes marques du luxe, il en va autrement dans certaines maisons plus modestes.

Louis Erard produit au Noirmont des garde-temps mécaniques, et s’est mis au quartz en 2012. Arnaud Cuenoud, product manager, participera à la séance de décembre, Il estime que des questions cruciales sont encore en suspens. C’est d’autant plus important pour des modèles d’entrée de gamme qui font l’objet de calculs serrés. Mieux vaut donc ne pas se trouver en pleine saison d’élaboration de ses collections... Pour Arnaud Cuenoud, «des adaptations seront nécessaires dans la conception et la production des prochaines collections, mais rien d’insurmontable». Cependant ce responsable d’une «petite» marque en est bien conscient: «Au sein des grands groupes, des armées de juristes peuvent peaufiner leur connaissance de la loi, ils ont les reins solides pour investir dans un stock important».

Pour les autres, on se grattera encore un peu la tête.

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