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Patrimoine immatériel: le Conseil fédéral veut inscrire le savoir-faire horloger sur la liste de l'UNESCO

Le yodel, la gestion du risque d'avalanches, le savoir-faire horloger ou la Fête des Vignerons... la liste des candidats proposés par le Conseil fédéral au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO est longue.

22 oct. 2014, 14:08
Le marché horloger suisse se porte bien sur ce début d'année 2014.

Le yodel, le Carnaval de Bâle, la gestion du risque d'avalanches ou encore le savoir-faire de mécanique horlogère. Ces traditions helvétiques figurent dans la liste que le Conseil fédéral souhaite inscrire au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Elles seront soumises les unes après les autres à l'UNESCO, dès 2015.

Le design graphique et typographique, la saison d'alpage, les Processions de la Semaine Sainte à Mendrisio (TI) et la Fête des Vignerons à Vevey (VD) font également partie des prétendants. "Ces choix sont courageux et innovants", a commenté mercredi le ministre de la culture Alain Berset devant la presse à Berne.

En sélectionnant des coutumes à la fois attendues et originales, la Suisse propose une vision innovante de ce que signifient traditions et patrimoine immatériel, a souligné le conseiller fédéral.

Ces traditions, héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, sont au coeur même des identités, a-t-il poursuivi. Elles s'inscrivent dans les pratiques communautaires et les interactions sociales quotidiennes.

167 traditions vivantes

Le Conseil fédéral a ratifié en 2008 la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Afin de répondre aux exigences de l'UNESCO, la Suisse a d'abord dû établir un inventaire national des traditions vivantes.

De l'Escalade genevoise aux combats de reines en passant par le bilinguisme biennois et les abbayes de tir vaudoises, le pays compte 167 traditions vivantes. Chants et danses traditionnels, carnavals, rites sociaux ou autres savoir-faire artisanaux font ainsi partie du patrimoine helvétique immatériel.

Un groupe d'experts a ensuite établi cette liste indicative. La Suisse fera ses propositions l'une après l'autre à l'UNESCO dès l'année prochaine. Seule une candidature par pays peut être présentée à chaque cycle d’inscription au Comité du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Le gouvernement n'a pas encore décidé quelle tradition sera présentée en mars 2015. Le rapport indique néanmoins que "les trois candidatures faisant référence à des fêtes traditionnelles, d’ores et déjà assez largement représentées sur les listes de l’UNESCO, sont placées en seconde priorité". Il fait référence à la Fête des Vignerons à Vevey, aux processions de Mendrisio et au Carnaval de Bâle.

Plurilinguisme envisagé

Mais pourquoi le yodel et la gestion des avalanches en montagne, plutôt que le plurilinguisme par exemple? Les candidatures doivent avoir "un potentiel suffisant pour être proposées à l’UNESCO", écrivent les experts dans leur rapport.

Le yodel, une tradition pratiquée dans d'autres pays, a notamment été retenu, parce que la Suisse peut associer cette candidature à celle d'autres partenaires, comme l'Autriche, l'Allemagne ou la Slovénie, a illustré Isabelle Chassot, directrice de l'Office fédéral de la culture.

Concernant les avalanches, la menace qu'elles font peser a donné naissance à des formes collectives de gestion du risque qui sont constitutives d’identités. Elle renvoie à des connaissances ancestrales. La gestion du risque d’avalanches imprègne ainsi littéralement la mentalité alpine suisse.

La pratique du plurilinguisme en Suisse est une proposition qu'il s'agit encore de concrétiser. A ce stade, aucune des options étudiées, comme le bilinguisme à Bienne (BE), "n’apparaît entièrement et unanimement satisfaisante", indique le rapport.

Repas gastro en France

En somme, cette sélection met en lumière les différentes facettes du patrimoine culturel immatériel, qui se révèle "tant alpin qu’industriel, rural qu’urbain et ancestral que contemporain", concluent les experts.

Même si ces choix peuvent surprendre, la Suisse n'est pas plus originale que d'autres pays, a rappelé Alain Berset. La France y a par exemple inscrit les repas gastronomiques. La Belgique la pêche aux crevettes à cheval et l'Italie les processions de structures géantes portées sur les épaules.

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