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Les métiers d'art intéressent les horlogers suisses malgré le ralentissement du secteur

Gravure, guillochage, squelettage, émaillage, laque orientale, broderie ou encore plumasserie. Ces métiers d'art traditionnels ou émergents parlent aux horlogers suisses. La tendance s'est même amplifiée malgré le ralentissement qui touche le secteur.

01 avr. 2016, 10:36
Les marques horlogères continuent de lancer des modèles faisant appel aux métiers d'art.

Les métiers d'art traditionnels (gravure, guillochage, squelettage, émaillage) ou émergents (laque orientale, broderie, plumasserie) ne sont pas vraiment affectés par le ralentissement qui touche l'horlogerie suisse. Il y a même un engouement et une recrudescence de modèles utilisant ces techniques ces dernières années.

"Depuis 2010, les marques horlogères continuent de lancer des modèles faisant appel aux métiers d'art. La tendance s'est même amplifiée", a indiqué Marie-Noëlle Letellier, fondatrice de la société atelierLuxe, dans un entretien à l'Agence télégraphique suisse (ats).

"Après la maîtrise des mouvements mécaniques, les métiers d'art permettent désormais aux horlogers de dévoiler leur excellence esthétique", observe Marie-Noëlle Letellier. Embellissant le cadran et parfois aussi le mouvement ou la boîte, ils permettent aux marques de proposer des modèles plus raffinés, ce qui peut attirer plus de clientes dans le segment du haut de gamme.

Il y a un siècle ou deux, les artisans étaient sollicités pour décorer et personnaliser les montres de poche. Indissociables de la belle horlogerie, ces métiers traditionnels ont presque failli disparaître au 20e siècle - seuls quelques horlogers comme Patek Philippe y sont toujours restés fidèles - avant que l'horlogerie les remette en lumière.

En effet, les métiers d'art renforcent les valeurs propres aux marques de luxe, comme tradition, savoir-faire, excellence et rareté. "Cela permet de trouver une vraie légitimité horlogère", note la spécialiste du luxe horloger. Et de créer des pièces d'exception, mêlant divers métiers de haut artisanat, à l'image de ce que peuvent proposer Vacheron Constantin ou Van Cleef & Arpels.

Signe astrologique chinois

Les marques ont compris que les métiers d'art permettent un potentiel de diversification. Les maisons de mode et de joaillerie ont ainsi pu se positionner plus sérieusement sur le segment du luxe horloger, alors que ce n'était pas leur coeur de métier.
Le joaillier Harry Winston (Swatch Group) a fait appel à des techniques et des matériaux innovants et propose notamment des modèles intégrant de la marqueterie de plumes ou de pigments d'ailes de papillon.

Hermès, Dior ou Chanel, déjà au fait des métiers d'art liés aux univers de la mode, ont introduit des métiers inhabituels en horlogerie. Hermès utilise notamment la technique du millefiori (cristal de verre), importée de sa manufacture française Les Cristalleries de St-Louis.
Chanel orne ses cadrans de broderie, grâce à ses ateliers Lesage, et Dior crée la surprise avec des matériaux inédits comme de la marqueterie d'élytres (ailes) de scarabée.

Le recours à des métiers d'origines culturelles différentes permet d'avoir également une visibilité sur de nouveaux marchés, observe Marie-Noëlle Letellier. Chopard, Chanel ou Hermès utilisent la laque japonaise maki-e et peuvent ainsi s'approprier toute la puissance d'une culture, ici celle du Japon.

Depuis l'initiative de Panerai en 2009, de nombreuses maisons horlogères, comme Jaquet Droz, Ulysse Nardin, Vacheron Constantin, Chopard ou Piaget consacrent chaque année des nouveaux modèles exclusifs dédiés au signe astrologique chinois. Le singe, signe de l'année 2016, sera présent sur de nombreux présentoirs de Baselworld.

Savoir-faire rare

"Les savoir-faire étant extrêmement rares, les manufactures sont en quête perpétuelle des meilleurs artisans indépendants", précise la spécialiste du luxe. Cependant, au vu de l'intérêt grandissant pour les métiers d'art, les horlogers les plus actifs sur ce segment tentent aujourd'hui d'intégrer davantage ses compétences à l'interne.

Cartier (Richemont) a ainsi créé une Maison des métiers d'art à La Chaux-de-Fonds avec pour projet de pérenniser, d'innover et de mettre en commun des savoir-faire rares. L'endroit accueille une cinquantaine de personnes, dont plus de la moitié sont des artisans.

Blancpain a ouvert dans la Vallée de Joux (VD) un nouvel atelier consacré à la peinture sur émail. De son côté, Ulysse Nardin a racheté en 2011 la société locloise Donzé Cadrans, fournisseur de ses cadrans en émail. Depuis, la marque a été elle-même été rachetée par le groupe français de luxe Kering.

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