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Les exportations horlogères poursuivent leur recul en août

Les exportations horlogères ont continué leur repli en août, pour le quatorzième mois consécutif. Sur un an, la valeur des livraisons à l'étranger a baissé de 8,8% sur un an, pour s'inscrire à 1,4 milliard de francs.

20 sept. 2016, 09:04
/ Màj. le 20 sept. 2016 à 10:36
Les exportations horlogères ont accusé une nouvelle baisse ce mois d'août.

La crise dans le secteur du luxe pèse toujours sur les exportations horlogères suisses, qui ont poursuivi leur repli en août pour le quatorzième mois consécutif. La valeur des livraisons à l'étranger de la branche a chuté de 8,8% sur un an, pour s'inscrire à près de 1,4 milliard de francs.

"Les montres en métaux précieux ont été presque les seules responsables de la baisse en valeur", indique mardi la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH). Un effet de base neutre et un jour ouvrable de plus en août 2016 n'ont en rien modifié la tendance depuis le début de l'année.

Les garde-temps en métaux précieux accusent un recul annuel de plus d'un quart, tant en termes de pièces écoulées (-25,4%) que de valeur (-26,4% à 391,4 millions de francs). En comparaison, la valeur des pièces en acier a progressé de près de 6%, à 541,5 millions. Celle de la catégorie "autres matières" a gagné 16,8% à 39,5 millions.

Par gamme de prix, les produits entre 200 et 3000 francs ont sensiblement progressé. Ceux de moins de 200 francs sont restés stables en valeur, mais ont nettement chuté en termes de volumes (-9,4%).

Changements structurels

"Le recul pour le haut de gamme (valeur de plus de 3000 francs) est très marqué depuis plus d'une année", explique Philippe Pegoraro, responsable du service statistique de la FH, joint par l'ats. Cette catégorie représentant plus des deux tiers du chiffre d'affaires à l'exportation, c'est elle qui donne le ton.

"Le marché du luxe souffre globalement", poursuit le représentant de la FH. L'horlogerie est touchée de plein fouet par les changements structurels, davantage que conjoncturels, qui affectent la branche au niveau du consommateur, selon lui.

Un mouvement à la baisse déclenché notamment par les mesures politiques survenues en Chine, rappelle Philippe Pegoraro. D'une part, la lutte anti-corruption menée par le gouvernement chinois, d'autre part, la dévaluation du yuan l'été dernier.

Hong Kong déserté

A ce titre, Hong Kong, premier marché de la branche à 160,7 millions de francs, constitue "le plus gros problème", admet M. Pegoraro. Le déclin qui dure déjà depuis 18 mois s'y est confirmé en août. La valeur totale des exportations horlogères suisses y a dégringolé de 28,7% sur un an, même si en Chine continentale, elle a bondi (+29,1%).

"Les touristes chinois désertent Hong Kong, car ils gagnent à voyager au Japon ou en Corée. Et s'ils y vont, ils achètent autre chose que des montres ou de la joaillerie", constate Philippe Pegoraro. Or, Hong Kong jouant un rôle de plate-forme de distribution, ce déclin est difficile à compenser ailleurs.

Solide croissance au pays de Sa Majesté

Par pays, outre l'ex-colonie britannique, les principaux débouchés ont connu des variations importantes en août, à la baisse mais aussi à la hausse pour certains. Après une période faste, les Etats-Unis (-12,4%) ont confirmé leur mauvais résultat de juillet.

Le Royaume-Uni, quatrième marché, a su profiter des effets positifs du vote sur le Brexit et enregistre une solide croissance (+23,5%) sur douze mois. L'Allemagne a bouclé son cinquième mois de fort recul (-14,7%). La soudaine détérioration au Japon s'est poursuivie le mois dernier (-27,1%).

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