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Le retour de la montre de Fritz Courvoisier

Offerte le jour de son élection par Thierry Grosjean, la montre de Fritz Courvoisier a été remise hier au Musée d'histoire de La Chaux-de-Fonds. Un geste symbolique à plus d'un titre.

22 déc. 2010, 12:41

«Voici la montre de Fritz Courvoisier, l'un des acteurs principaux de 1848. Je souhaite qu'elle intègre le Musée d'histoire de La Chaux-de-Fonds où se trouve une collection relatant les débuts de la République.» C'est ce qu'avait dit le nouveau conseiller d'Etat Thierry Grosjean le jour de son élection, le 21 novembre, remettant l'objet historique qu'avait reçu son père Carlos à son collègue Philippe Gnaegi ministre de la culture. Celui-ci l'a amenée hier au musée chaux-de-fonnier où elle est visible quelques jours.

«Thierry Grosjean ne pouvait faire de geste plus fort», a dit Philippe Gnaegi. La montre rappelle les origines de la république neuchâteloise. Fritz Courvoisier a commandé la colonne armée descendue sur Neuchâtel renverser le pouvoir prussien. Horloger au civil, il était un entrepreneur exemplaire ouvert sur le monde, «un homme moderne». Au rayon des symboles, le conseiller communal Jean-Pierre Veya a ajouté celui de la réflexion commune pour un avenir commun à l'ensemble des Neuchâtelois que le geste sous-tend.

La montre, a expliqué la veuve de l'ancien conseiller d'Etat Carlos Grosjean Christiane, avait été offerte à son mari en 1971 par l'arrière-petit-fils de Fritz Courvoisier Ernest. Il la tenait de son grand-père Paul, qui l'avait faite pour son père Fritz «en souvenir de 1848». «C'est bien que cette montre revienne à La Chaux-de-Fonds», a noté Christiane Grosjean.

«Elle est magnifique, un produit typique des établissements horlogers chaux-de-fonniers. Fritz Courvoisier compagnie travaillait avec des petits ateliers familiaux dans la tradition de JeanRichard», a commenté le conservateur adjoint du Musée international d'horlogerie Jean-Michel Piguet, qui s'est tout de suite penché sur la montre de poche en or tirant sur un rose qu'on ne voit plus aujourd'hui. De facture classique, c'était déjà un objet luxueux réservé à une élite. Détail piquant: elle a un remontoir en forme de fusil.

La conservatrice Sylviane Musy avait préparé deux vitrines avec des pièces de la petite collection Fritz Courvoisier du musée. On y trouve son bicorne - Il était capitaine de carabiniers et avait participé à la guerre du Sonderbund - des portraits et même une reproduction en daguerréotype, l'ancêtre de la photo. Il y a aussi des documents sur la ligne du Jura industriel qui devait relier Paris à Berne, encore un symbole qui renvoie aujourd'hui au Transrun, avait relevé Jean-Pierre Veya. La montre placée sous une petite pyramide de verre est à voir jusqu'au 30 décembre., après quoi le Musée d'histoire fermera pour rénovation. Elle sera ensuite temporairement exposée au MIH dès le 18 février. /RON

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