Le directeur général de la banque tessinoise BSI, Stefano Coduri, a démissionné de ses fonctions avec effet immédiat. L'établissement a désigné Roberto Isolani, membre du conseil d'administration, à sa succession.
"Le conseil d'administration remercie Stefano Coduri pour son sens des responsabilités et accepte sa démission", indique mardi la banque tessinoise dans un communiqué. Ce départ fait suite à l'annonce plus tôt mardi de l'ouverture par le Ministère public de la Confédération (MPC) d'une procédure pénale à l'encontre de BSI.
Dans son communiqué, la banque tessinoise "prend acte" des annonces des régulateurs suisse et singapourien (MAS) concernant les "manquements en termes de conformité fiscale" liés à l'affaire du fonds souverain malaisien 1MDB. Les deux autorités ont par ailleurs donné leur feu vert à l'acquisition de BSI par EFG.
En ce qui concerne les investigations portant sur 1MDB, il s'agit d'activités qui se sont déroulées entre 2011 et avril 2015, précise BSI. La banque ajoute avoir entièrement coopéré avec les autorités de surveillance de Suisse et de Singapour.
Sanction de 95 millions
Selon l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), BSI "a gravement enfreint les dispositions relatives au blanchiment d'argent et l'exigence de garantie d'une activité irréprochable" dans le cadre de ses relations d'affaires et de transactions liées à l'affaire de corruption de 1MDB.
Des relations de clientèle entretenues "en enfreignant gravement les dispositions prudentielles ont permis à la banque de facturer des frais excessifs durant la période investiguée". A ce titre, la FINMA confisque à BSI le bénéfice réalisé de manière injustifiée, à hauteur de 95 millions de francs. Cette somme sera versée à la Confédération.
BSI signale que les sanctions infligées par les régulateurs seront prélevées sur les réserves générales pour risques bancaires. "BSI reste bien capitalisée et dispose d'excellents ratios de liquidité et de solvabilité", écrit la banque.