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Le luxe permet à la Bourse de limiter la casse en 2010

La Bourse suisse a pour ainsi dire fait du surplace cette année. L'indice des valeurs vedettes, le Swiss Market Index (SMI), finit 2010 à environ 6600 points, grosso modo son niveau de janvier. Les valeurs du luxe, Richemont et Swatch Group, ont le plus progressé.

30 déc. 2010, 12:12

Le SMI a évidemment connu des fluctuations tout au long de l'année, touchant un plus haut en avril (6991 points) et un plus bas en juillet (5935 points). Les 20 titres qui le composent ont évolué de manière pour le moins contrastée, la palme des plus fortes hausses revenant à deux acteurs de l'industrie du luxe. Les valeurs des groupes Richemont (horlogerie et joaillerie) et Swatch (horlogerie et microtechnique) ont ainsi bondi de plus de 60% en l'espace de 12 mois. Le phénomène n'a au final que peu profité au SMI, dans la mesure où elles ne figurent pas parmi les poids lourds de l'indice (avec un peu plus de 3% du total).

Ces poids lourds ont connu des fortunes diverses. Les deux géants pharmaceutiques bâlois, Novartis et Roche, ont plutôt souffert, l'action du premier se maintenant à peine alors que le bon de jouissance du second décrochait de plus de 20%. Autre référence, l'action du groupe alimentaire vaudois Nestlé a gagné 12%. Aux bancaires, l'UBS, en sérieuse voie de redressement après ses déboires, n'a cédé que 2,5% environ. Son concurrent, le Credit Suisse, a fait moins bien en abandonnant quelque 25%.

La reprise économique intervenue depuis l'été 2009 a soutenu la tendance jusqu'en avril, point culminant du SMI cette année, note Peter Bänziger, chef des investissements auprès de la filiale des banques cantonales Swisscanto. Ensuite, les incertitudes ont pris le dessus, en même temps que l'embellie perdait de son ampleur.

Les acteurs du marché ont d'abord craint que l'économie ne retombe en récession. Des craintes renforcées par l'émergence lente mais inexorable de la crise de la dette dans la zone euro, avec au printemps le sauvetage de la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Par la suite, les indices boursiers ont évolué au gré des bonnes et mauvaises nouvelles, alors même que les entreprises affichaient des performances comptables de bonne facture. Globalement, les éléments solides et tangibles ont manqué pour que la tendance haussière du début d'année ne perdure. Pour Peter Bänziger, les turbulences entourant la monnaie unique européenne ont au final dominé l'année boursière. Les crises qui ont frappé la Grèce et l'Irlande dans la zone euro ont pesé sur le franc, la monnaie helvétique renouant avec son rôle de valeur refuge. L'euro a ainsi perdu 15% pour terminer l'année aux alentours de 1fr.25, à un plus bas historique, après avoir entamé l'exercice à presque 1fr.50.

«Le rythme d'appréciation du franc s'est révélé plus rapide et plus prononcé qu'escompté», constate Lars Kalbreier, chef de la recherche pour le marché des actions au Credit Suisse. Les marchés ont quelque peu retrouvé des couleurs au dernier trimestre, avec un SMI qui a gagné 300 points.

Si les poids lourds du SMI ont plutôt déçu, les valeurs secondaires ont apporté une grosse bouffée d'oxygène, comme en témoigne le gain de 20% de l'indice SPI Extra, qui réunit toutes les valeurs de la Bourse suisse, sauf celles du SMI et celles des sociétés de participations.

Les perspectives apparaissent, elles, favorables, selon les experts. Des vents contraires pourraient toutefois être causés par une hausse des taux d'intérêt par les banques centrales et par des politiques budgétaires encore plus restrictives. De quoi fragiliser la dynamique de consommation en Europe. /ats

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