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«Pas de quoi fouetter un chien», l’Air du temps de Nicolas Heiniger

Découvrez la chronique «Air du temps» de Nicolas Heiniger.

02 mai 2019, 05:30
AirDutemps-NicolasHeiniger

La scène se passe en Valais. Alors qu’on attend un car postal, une voiture, coffre grand ouvert, s’arrête à un feu rouge. On jette un œil, vaguement intrigué. Soudain, un chien saute du coffre. Un camion, qui arrive dans l’autre sens, plante les freins. Nous, bêtement, on a le réflexe d’attraper la laisse du canidé fugueur et de le tirer sur le trottoir. Mauvaise idée. Parce que là, la voiture s’en va. On a beau crier et faire de grands signes, rien n’y fait.

On se retrouve donc planté là, un chien de chasse à la main. Mais les problèmes ne font que commencer. Car l’animal, d’abord peu effarouché, se met bientôt à gémir, puis à hurler à la mort. Passablement désespéré, on se résout à appeler la police. On nous annonce qu’une patrouille va arriver d’ici un quart d’heure.

C’est long, parfois, un quart d’heure. Surtout que le chien, un peu désorienté, dépose une crotte monumentale sur le trottoir. Tandis qu’on hurle, sans le moindre effet, on essuie les regards assassins des passants.

C’est alors que la voiture revient, le coffre toujours ouvert. On se lance presque au milieu de la route. Le conducteur, un monsieur très vieux et très souriant, s’arrête. Il n’avait rien remarqué mais nous remercie. On rappelle la police. Le gendarme le connaît, tout est en ordre. Bon. Le vieux monsieur nous serre la main et s’en va. Nous, on a raté le car. Mais on n’arrive pas à être vraiment fâché.

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