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«Le théâtre n’a pas de prix», l’air du temps de François Nussbaum

Découvrez la chronique Air du temps de François Nussbaum.

23 mai 2019, 05:30
AirDutemps-FrancoisNussbaum

Ça avait mal démarré. Je devais arriver assez tôt à Vevey pour retrouver mes potes qui avaient réservé une table connue pour ses rognons au madère. Pas très malin de s’alourdir l’estomac avant un spectacle, mais bon. Problème: à Neuchâtel, la correspondance pour Lausanne est annoncée avec une demi-heure de retard. Adieu rognons.

Heureusement, la pièce de théâtre valait le déplacement. C’est la fille d’une copine qui l’avait écrite et qui la jouait et on a pu la féliciter lors de la verrée qui a suivi. Mais il fallait rentrer (des trucs à faire le lendemain). A la gare de Vevey, personne: trains pour Lausanne supprimés. Un seul taxi sur la place. «Je dois prendre un train à 23h15 à Lausanne, on y arrive?» Moyennant la somme de 120 francs, on y est arrivé.

Sauf que la gare de Lausanne était cernée par une armada de flics, interdite d’accès. Alerte à la bombe? «Non, mais tout le réseau est bloqué, pas de train». Bon, trouver un hôtel pas loin pour repartir tôt le matin. Là! Sonnette, une voix fleurant les épices de Marrakech me demande le numéro de ma carte de crédit: il reste une piaule, 120 francs.

Ça nous fait une soirée à 240 francs, sans rognons – et sans l’entrée au théâtre. Mais là, bonne surprise: 15 francs au lieu de 20, au tarif AVS. Elle est pas belle, la vie? Mais quand je reverrai la fille de ma copine, je ne lui dirai rien. Sa pièce parlait du retour des rescapés d’Auschwitz, alors les petits hoquets de mon porte-monnaie…

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