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«Pangolin d’octobre!», l’air du temps d’Eric Lecluyse

Les «premieravrilologues» ont dégainé tellement tôt qu’on ne saurait rivaliser. Découvrez la chronique «Air du temps» d’Eric Lecluyse.

01 avr. 2020, 05:30
Eric Lecluyse.

Ne cherchez pas de poisson dans nos articles du jour, on n’y a même pas pensé. On aurait pourtant aimé en débattre cette année encore dans la rédaction, ça met de l’ambiance. «Il faut arrêter avec cette tradition du 1er avril, ce n’est plus possible à l’ère des fake news, ça décrédibilise notre boulot!» «Au contraire, osons, ça plaît toujours autant, ne boudons pas notre plaisir, jouons-la finement…»

On aurait fini par trouver le truc décalé qui aurait mis tout le monde d’accord. Juste assez gros pour sauter aux yeux des lecteurs attentifs. Pas trop sensible, histoire de ne vexer personne.

Cette fois pourtant, allez comprendre pourquoi, le poisson ne mord pas. On aime toujours s’amuser, on en a envie, on en a besoin. Mais pas comme ça. En ce printemps, rien ne fleurit comme avant.

Et puis, faire ça maintenant, quel intérêt? Sur les réseaux sociaux, les «premieravrilologues» ont dégainé tellement tôt qu’on ne saurait rivaliser. «Le virus a été créé par les Chinois pour régler leur problème de surpopulation. Ou par ces arrogants de Français. Ou la CIA. Ou la mafia. Enfin, on se comprend.» «On guérit en mangeant beaucoup d’ail et en ne buvant que du thé très chaud.» (En même temps? Beurk.) «Les Russes ont lâché des lions dans les rues pour faire respecter le confinement.»

Trop, c’est trop. Alors voilà, on passe notre tour pour cette fois. Promis, on trouvera d’autres occasions. On fera ça dans quelques mois, pourquoi pas en octobre. On n’a qu’à appeler ça un pangolin d’octobre. On n’a pas fini de rire.

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